Pierre Ambrogiani est un artiste peintre, graveur et sculpteur français du XXe siècle.
Pierre Ambrogiani naît le 17 janvier 1907 à Ajaccio. Issu d’une famille modeste qui viendra s’installer à Marseille un an après sa naissance, l’artiste deviendra une grande figure de la peinture contemporaine française.
Considéré comme l’un des grands maîtres provençaux de l’époque moderne, Pierre Ambrogiani se distingue par ses toiles aux couleurs fauves et violentes que l’on peut rattacher au mouvement expressionniste.
De facteur à peintre de génie
Ambrogiani provient d’une famille humble et simple, tout droit venue de Corse pour s’installer dans la cité phocéenne en 1908. Il se découvre rapidement un attrait pour l’art et tout particulièrement pour le dessin et le modelage. Et c’est dès le plus jeune âge qu’il commence à confectionner de petites figurines avec de l’argile récupérée près de chez lui.
Vers ses 12 ans il est employé comme petit télégraphiste, et profite l’année suivante d’une réunion de postiers annuelle pour exposer ses santons. Ces derniers lui sont inspirés par les personnages qui peuplent son quartier et qui d’ailleurs deviennent les premiers modèles à figurer dans ses peintures.
À 16 ans, Ambrogiani est repéré par le peintre Auzias qui, séduit par son travail, lui offre une place dans l’une de ses expositions chez l’orfèvre Langlois. Ne vivant pas encore de l’art, il devient porteur de dépêches à Marseille-Colbert dès 1920, puis facteur de 1928 à 1950 à la Poste à Marseille.
Chef de file de l’École provençale des années 50
N’abandonnant jamais sa passion, Pierre Ambrogiani se fait doucement une place et va devenir un précurseur de la peinture provençale dite “d’action” de par la manière qu’il laisse la matière s’exprimer sur ses toiles, lithographies ou autres dessins.
En 1936 il trouve le soutien d’André Malraux et de Louis Aragon qui participent avec lui à la création de la première maison de la culture de province ainsi qu’avec ses amis peintres marseillais: Antoine Serra, Louis Toncini et François Diana.
C’est un an plus tard qu’il se consacre pleinement à la peinture, en délaissant son métier de facteur pour se vouer corps et âme à son art. Entre 1948 et 1980 il participe à de nombreuses expositions collectives d’art français contemporain dans des villes telles que Paris, Marseille, Toulouse, New-York, Londres, Oxford, Philadelphie, Turin ou encore Zurich.
En 1962, c’est à lui que l’on confie la décoration de fresques et des vitraux de l’église de l’Immaculée Conception de Marseille. Son travail est très apprécié et est qualifié “d’un graphisme pur et dépouillé”.
Pierre Ambrogiani, le “gourmand des couleurs”
Dans ses œuvres se dévoilent une Provence moderne, où la couleur agit à dissoudre les formes. Plus son art évolue, plus il se dirige et tend vers un dépouillement de la forme et du dessin, se rapprochant toujours plus d’une abstraction figurative à mi-chemin entre deux volontés: ne pas reproduire le réel, et au contraire, le reproduire.
Les couleurs de ses tableaux sont toujours sincères, animant sujets et paysages méditerranéens. “Je rêve de peindre avec les couleurs du soleil” disait il. Pur autodidacte, Pierre Ambrogiani se définit lui-même comme « un gourmand de la couleur ».
Fin de vie et postérité
Après douze longues années à lutter contre la maladie, Ambrogiani s’éteint le 23 octobre 1985 à Allauch. Sa composition chromatique audacieuse et sa violente expressivité dans la manipulation de la matière et de la couleur ont fait de lui un paysagiste inégalé dans sa génération. Cela lui vaudra le surnom du “dernier des fauves” par nombreux de ses amis dans des articles nécrologiques
Le peintre dans les collections publiques
On attribue à Pierre Ambrogiani plus de mille cinq cents tableaux, sept sculptures, mille deux cents dessins et aquarelles et trois cents estampes adjugées en ventes publiques.
Le peintre est bien présent dans les collections publiques notamment au Musée Cantini à Marseille, ville dans laquelle il a peint toute sa vie. On retrouve ses œuvres un peu partout en France, de Paris en passant par le Musée d’art contemporain Arteum de Châlons en Champagne. Mais le peintre compte néanmoins une présence des plus prononcée dans le sud du pays.
Aujourd’hui une huile sur toile du peintre provençale pourra se vendre entre 7000 et 25 000 euros alors que le prix d’une gouache se situera plutôt entre 2000 et 5000 euros.
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