Amedeo Modigliani est un peintre, sculpteur italien né en 1884 à Livourne. Issu d’une famille juive, il bénéficie d’une formation aux Beaux-Arts de Livourne, puis à Florence et Venise. Modigliani quitte vite l’horizon de sa ville natale, et s’installe en 1906 à Paris, ou il commence à se faire un nom. Ses œuvres représentent des figures, des portraits, ou des personnes nus qui ont crées la polémique. Il est connu pour ses visages de facture moderne aux formes courbes et étirées. Marqué dès son plus jeune âge d’une santé fragile, il décédera en 1920, à seulement 35 ans, des suites de la tuberculose.
Biographie du peintre
Son parcours en Italie
Pendant son enfance en Italie, le jeune Amedeo persuade sa mère de l’accompagner dès l’adolescence dans une vocation artistique. Un choix d’orientation qui ne suscite aucun conflit au sein de la famille, et dès ses treize ans, il réalise quelques portraits, en vacances avec son père. À ses quatorze ans, sa mère le laisse quitter le lycée, pour l’académie des beaux-arts de Livourne. Formé par Guglielmo Micheli, il est le plus jeune élève de sa classe. C’est ainsi qu’il découvre les grands courants artistiques, avec une préférence pour l’art toscan, la peinture italienne gothique, et le préraphaélite. Ses premières inspirations sont tirées des quartiers populaires. En septembre 1900, alors qu’il n’a que 17 ans, Modigliani est atteint de pleurésie tuberculeuse.
Une maladie qui l’oblige à prendre du repos à l’air frais, dans les montagnes d’Italie du Sud. En 1901, l’artiste découvre Naples, à travers son musée archéologique, mais aussi les ruines de Pompéi. C’est à ce moment que sa vocation de sculpteur semble s’être révélée. Alors qu’il cherche une atmosphère stimulante, c’est en 1902, qu’Amedeo Modigliani passe un an de sa vie à Florence où il s’inscrit à l’école Scuola libera di Nudo, et l’année suivante à l’Institut des Arts de Venise ou il y passera trois ans. C’est dans ces deux écoles qu’il découvre la peinture impressionniste italienne et les artistes européens tels que Van Gogh ou Toulouse-Lautrec.
Modigliani et la vie parisienne
Quand Modigliani arrive à Paris en 1906, il s’inspire de la génération d’artistes précédente, comme Cézanne qui venait de mourir. À Paris, le jeune Italien, réalise son rêve de vivre dans l’endroit phares des différents mouvements artistiques.
Très à l’étroit dans sa Toscane natale, c’est s’installant à Paris que Modigliani semblent s’ouvrir toutes les portes pour réaliser ses objectifs fixés. C’est dans le quartier de la Madeleine, que le peintre pose ses bagages, dans un hôtel grâce à l’argent de ses parents. Il commence alors sa quête des lieux les plus prisés par les artistes. C’est à la Rue Laffitte, qu’Amedeo Modigliani observe les grandes œuvres de Picasso, Renoir, Degas, mais aussi Cézanne, Gondouin.
En 1909, le peintre s’installe à Montparnasse, ou il découvre l’art africain. Il se consacre alors à la sculpture de pierre, en s’inspirant notamment de Brancusi, mais sera vite réorienté vers la peinture à cause de sa tuberculose. Un moment phare de sa carrière, lorsque Berthe Weill accepte d’exposer son travail et organise, en 1917, la première exposition du vivant de l’artiste.
Composé de 32 dessins et plusieurs peintures, c’est lors du vernissage, que les nus présentés ont choqué le commissaire divisionnaire, à cause de la représentation de poils pubiens sur les corps. Le commissaire a ordonné de retirer les œuvres dans l’immédiat, le vernissage a continué sans les toiles censurées.
Le chef d’oeuvre de Modigliani : la femme aux yeux bleus
Modigliani développe un style de portraits immédiatement reconnaissable. C’est le cas de son œuvre phare « La femme aux yeux bleus ». Le tableau mesure 81 centimètres sur 54, et il est conservé au musée d’Art moderne de la ville de Paris.
Il faut savoir que l’artiste a mis seulement deux jours pour réaliser cette œuvre. Si la pose de la femme est traditionnelle, ses traits ne cherchent pas à reproduire la réalité. Les volumes sont lisses, la main et le cou semblent détachés du corps, et les yeux donnent l’impression de regarder dans le vide avec une certaine mélancolie.
Modigliani a la particularité de dessiner des yeux sans pupilles, qui font une introspection de l’âme.
En combinant de nombreuses sources dans ses œuvres, comme la tradition italienne, le geste de la femme rappelle celui de la Naissance de Vénus de Botticelli. Son long cou, semble inspiré de la Vierge de Parmigianino. Le visage lui évoquerait davantage certains masques de l’art africain.
Amedeo Modigliani aime représenter des personnes de son entourage. Lors de la création de « La femme aux yeux bleus », le peintre est en voyage avec Jeanne sa femme, on peut donc penser qu’il s’agirait potentiellement de son portrait.
Si vous voulez voir d’autres chefs d’oeuvre d’Amedeo Modigliani, retrouvez des reproductions ici.
Modigliani : plus qu’un peintre, un artiste touche-à-tout
Modigliani et la sculpture
Au milieu de sa carrière de peintre, Modigliani se penche sur la sculpture. Intéressé par la pierre depuis des années, il sculpte plusieurs visages de femmes, et imagine un projet autour de ce qu’il appelait des « colonnes de tendresses ». C’est en rencontrant Brancusi en 1909, que l’artiste commence à sculpter. La période ou le peintre se prête à la sculpture dure trois ans, de 1910 jusqu’en 1913. Modigliani a étudié l’art extra-occidental, notamment l’art africain et asiatique.
Toutes ses influences entrent en jeu dans sa sculpture : les lèvres un peu épaisses, visage très allongé et yeux vides en formes d’amendes. Il réalise un travail très élégant, et son style est défini par sa façon de tailler. Une technique directe de taille de la pierre prise à Brancusi et à Jacob Epstein qu’il connaissait bien.
C’est à travers de ses expériences avec la sculpture, que Modigliani crée un style, qu’il a ensuite transposé dans ses œuvres. Il abandonne la sculpture pour plusieurs raisons, premièrement le manque de matériaux, avec la Première Guerre mondiale, mais encore sa tuberculose avec la poussière que dégage la réalisation des sculptures.
Les dessins de Modigliani
Modigliani a produit de nombreux dessins, essentiellement au crayon, mais aussi à la mine de plomb, au fusain, à l’encre, au pastel, ainsi que des aquarelles. Il commence des leçons de dessin à quatorze ans, auprès du peintre Guglielmo Micheli à la Villa Baciocchi.
Modigliani serait un « dessinateur né », et selon la légende montmartroise du génie maudit, il n’utiliserait jamais de gomme. Cette assurance dans l’exécution s’accompagne de façon paradoxale d’une permanente remise en question chez le créateur perpétuellement insatisfait, qui semble concevoir chaque nouvelle œuvre comme une nouvelle étape.
Dans le courant de l’année 1916, Modigliani vit un bref épisode d’inspiration mystique et exécute une série de dessins religieux à proprement parler. Les dessins d’Amedeo Modigliani assurent la continuité de son œuvre, divisée entre les deux techniques de la sculpture et de la peinture. Ils témoignent de son évolution artistique. Ses dessins, qui accompagnent ses sculptures, montrent une stylisation des corps et des visages.
Côte de Modigliani aujourd’hui
Modigliani est l’un des peintres les plus populaires et chers du monde. Aujourd’hui, il est reconnu en tant que génie de la peinture et ses toiles atteignent parfois des prix record en ventes publiques. C’est le cas d’un « Nu couché », vendu en 2018 pour pas moins de 157,2 millions de dollars, et qui est devenu le quatrième tableau le plus cher de l’histoire pour des enchères. D’une dimension de 1,46 mètre sur 89 centimètres, elle est la plus grande toile peinte par l’artiste.
Amedeo Modigliani est un grand représentant de l’École de Paris. Ses œuvres se retrouvent dans les plus grandes collections publiques et privées, et leurs cotes sont donc très élevées. Les dessins de l’artiste valent entre 500 et 500 000 €. Pour les sculptures, c’est entre 2 200 et 50 000 000 d’euros. Les peintures, entre 28 000 et 116 000 000 €. Modigliani est mort sans connaître l’ampleur de son succès.