Eugène Ciceri est un peintre, graveur et illustrateur français membre de l’Ecole de Barbizon. Il est connu pour ses paysages au fusain, et ses illustrations qui lui permirent d’accéder à la notoriété de son vivant.
Biographie d’Eugène Ciceri
Premier et dernier enfant de Pierre-Luc-Charles Cicéri (1782-1868), peintre et scénographe, Eugène Cicéri est aussi le petit-fils de Jean-Baptiste Isabey (1767-1855). En outre, sa mère était la sœur d’un autre peintre connu – Eugène Isabey (1803-1886). Par sa naissance, et sa famille, Eugène Ciceri a donc grandi dans un milieu artistique, qui explique sa vocation.
Débuts dans la peinture
Les premières leçons de Cicéri lui viennent de son père et de son oncle, Eugène Isabey. Il étudie ensuite à l’école de Barbizon avant d’explorer Fontainebleau à la recherche de paysages à créer. En 1849, il est l’un des premiers à s’installer à Marlotte (aujourd’hui Bourron-Marlotte). Sa décision a déclenché un mouvement créatif au sein de ce petit village (nous y reviendrons plus tard).
Au Salon de 1851, il dévoile pour la première fois ses chefs-d’œuvre. L’année suivante, sa Vue prise au bord du Loing lui vaut une médaille de deuxième classe. En 1886, à l’Exposition internationale du blanc et du noir, ses œuvres au fusain sont récompensées par une médaille d’argent en troisième classe sous la section deux.
Confirmation et renommée
En tant que peintre et aquarelliste, il a suivi la mode des « artistes voyageurs » et a imprimé des collections de lithographies à partir de ses dessins. Ses œuvres témoignent d’un penchant pour le réalisme par rapport à celles des précédents romantiques, comme en témoigne son utilisation de la photographie comme documentation. Eugene Ciceri est à la jonction entre le romantisme et le réalisme. On peut dire qu’il a le romantisme dans les thèmes de ses oeuvres, et le réalisme dans sa façon de représenter les éléments picturaux.
Attiré par les vues imprenables et les paysages remarquables, il parcourt les Alpes et les Pyrénées (Les Pyrénées dessinées d’après nature et lithographiées ; La Suisse et la Savoie). Il a contribué aux magnifiques collections du baron Taylor et de Charles Nodier, comme les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, offrant notamment des scènes captivantes de la Bretagne.
L’influence de son père est évidente dans son œuvre, puisqu’il peint des paysages d’Afrique du Nord à couper le souffle, qui sont souvent regroupés parmi les œuvres des peintres orientalistes. En plus de la peinture, suivant les traces de son père, il a conçu de superbes décors pour des représentations théâtrales.
Eugène Ciceri a également peint bon nombre de portraits d’hommes, principalement des notables dans le cadre de commandes privées. Ce que l’on retient dans sa peinture, ce sont notamment ses dessins au fusain, particulièrement travaillés.
Fin de vie et décès
Eugène Cicéri meurt le 21 avril 1890 à Bourron-Marlotte. La cause de la mort est inconnue. Toujours est-il que Eugene Ciceri a impulsé un développement artistique important de ce village de Seine-et-Marne. Bourron-Marlotte deviendra d’ailleurs un des berceaux de l’impressionnisme avec des peintres comme Cézanne, Renoir, ou encore Sisley qui viendront s’y installer. Aujourd’hui, une rue rend hommage à Ciceri, dans ce village emblématique de la peinture française du XIX ème siècle.
L’oeuvre de Ciceri dans les collections publiques
Aujourd’hui, l’oeuvre de Ciceri est particulièrement présente dans les collections publiques. On peut contempler plusieurs de ses toiles au musée du Louvre Ses tableaux sont aussi très nombreux dans les musées de province, à l’instar du musée des Ursulines (à Mâcon), du musée des Beaux-Arts de Rennes, du musée Magnin de Dijon. Les musées des Beaux-Arts d’Angers, de Troyes et de Brest ont également acquis une de ses toiles chacun. Tout comme le musée Hyacinthe-Rigaud de Perpignan. La Seine à Saint-Ouen, visible à Troyes, est une oeuvre particulièrement impressionnante, qui mérite d’être davantage connue.
On peut également retrouver des gravures et lithographies réalisées par Eugène Ciceri dans les musées français, à commencer par le Mucem de Marseille. A noter toutefois que ses dessins, pourtant très intéressants, sont totalement absents des collections publiques. Pour les amateurs, on peut en retrouver ponctuellement dans des ventes aux enchères.