Henri Autran

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Henri Autran est un peintre français du XX ème siècle. Il est né le 23 octobre 1926 à Marseille, ville dans laquelle il est également décédé le 13 décembre 2007. C’est un peintre dont on retrouve souvent des oeuvres en salles des ventes, ou même sur des sites de vente aux enchères. Et pourtant, très peu d’informations sont publiques sur ce peintre. Dans ce portrait, nous allons essayer d’analyser son oeuvre, son style, et sa méthode.

Art brut et paysages de Provence

Henri Autran est particulièrement connu comme peintre de la Provence. Né à Marseille, mort à Marseille, il a vécu une bonne partie de sa vie dans le département du Var, et plus spécifiquement dans le village de Tourtour, à proximité de Brignoles. Ce village a déjà marqué l’histoire de l’art, puisque c’est dans ce lieu typique de la Provence que Bernard Buffet a passé la dernière partie de sa vie.

Les paysages verdoyants, mais aussi les églises et les maisons du village ont inspiré Henri Autran qui en a fait des sujets de prédilection de ses toiles. Ainsi, on retrouve presque systématiquement des maisons aux allures simplifiées, presque enfantines et des arbres aux couleurs typiques de la Provence. On peut même dire qu’Henri Autran a su inventer un monde pictural unique, le sien.

C’est Henri Feyt qui lui a rendu le plus bel hommage, avec un livre entièrement dédié. Un ouvrage au titre simple, mais très évocateur : « Henri Autran (1926-2007) ».

Henri Autran par Henri Feyt

Henri Autran, le peintre de Tourtour

Henri Feyt évoque dans sa biographie le travail de l’ombre du peintre, qui n’a jamais cherché la gloire avec son art : « Hors des modes passagères, les oeuvres qui vous sont venues en état de grâce méritent en effet de ne pas mourir et d’illustrer votre mémoire comme celle d’un artiste authentique, important. »

Il est vrai qu’Henri Autran a le profil typique du peintre modeste. Il se faisait même surnommer au quotidien le « peintre jardinier », tant son amour pour la Nature l’emportait sur toute autre mondanité. Et pourtant, c’est véritablement un apprentissage de la Nature et des paysages que ce citadin de naissance (à Marseille, dans le quartier de Saint-Just) a dû réaliser.

Ceux qui l’ont connu décrivent un peintre solitaire, voire dépressif, mais qui trouvait dans la peinture la source d’une joie sans cesse renouvelée. Plus qu’un métier, c’était une passion, un besoin vital. Il a représenté de nombreuses scènes tout au long de sa vie. Il y aurait plus d’une centaine d’huiles sur toiles, même si aucun catalogue raisonné de l’artiste n’existe à ce jour.

Dans l’ouvrage que lui consacre Henri Feyt, ce dernier va même plus loin en comparant le peintre-jardinien à Vincent Van Gogh : « Cher Henri Autran, Pas plus que celle de Van Gogh – héros de votre tête et de votre coeur – votre disparition, le 13 décembre 2007, n’a pas fait de bruit. » Il est vrai qu’il a été peu question de ce peintre pourtant régulièrement cité dans les salles de vente. Point de nécrologie dans un média réputé, alors même qu’il a su imposer son style dans l’histoire de la peinture de son époque.

Henri Autran, un peintre sans courant, au style proche des Expressionnistes

Henri Autran était un solitaire, qui goûtait peu aux courants artistiques, aux cercles de discussion et aux galeries urbaines. Il peignait ce qu’il voyait. On est frappé à quel point il avait une palette de couleurs bien à lui, faite de tons chauds et froids à la fois. Il savait manier le rouge et le orange à la perfection, tout en leur donnant une touche toujours plus sombre, plus mystérieuse.

Représentant de l’Art Brut, il a souvent été comparé de son vivant au courant des Expressionnistes, pour ses larges aplats de peinture sur la toile. Ce n’est pas forcément ce que l’on retient de lui. En effet, pour ma part, je préfère retenir ses bâtiments toujours carrés ou rectangulaires, qu’il s’agisse d’une église, d’une maison, d’une ferme ou d’un village tout entier. Henri Autran, c’est cette signature imposante, en noir, dans un coin de la toile, comme enfantine tant elle semblait grossière : H. Autran .

Le peintre jardinier a trouvé son public

Aujourd’hui, les toiles d’Henri Autran se négocient entre plusieurs centaines d’euros et plusieurs milliers d’euros, selon leur taille. Le prix peut également varier selon le mode d’achat. Souvent onéreux en galerie, c’est en salle des ventes que vous ferez les meilleures affaires.

Par ailleurs, le peintre de Tourtour est très présent dans les collections privées. On le retrouve également dans les collections publiques des musées de Marseille, sa ville de naissance. Le musée Cantini compte pas moins de trois oeuvres de lui (« Paysage de neige », « Eglise de faubourg » et « Village sous la neige »), quand le musée des Beaux-Arts en compte une (« Eglise de faubourg »).

A notre connaissance, aucune autre collection publique ne recense d’oeuvre d’Henri Autran, que ce soit en France ou ailleurs dans le monde. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez une information à ce propos.