Walter Firpo

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Walter Firpo est né à San Juan, à Porto Rico, le 8 octobre 1903. En 1914, il s’installe en France où il trouve, une fois la Première Guerre Mondiale terminée, un métier d’employé de banque à Nice. Walter Firpo rencontre Albert Gleizes en 1929 et le peintre portoricain décide de s’installer dans le Sud de la France l’année qui suit. Sa carrière artistique l’a orienté vers le mouvement cubiste auquel il a été fidèle dans l’ensemble de son oeuvre. Mais, cette carrière s’est construite sur plusieurs amitiés, notamment celle avec Albert Gleizes, et celle avec Henri Matisse.

L’amitié avec Albert Gleizes, le socle de la carrière de Walter Firpo

Albert Gleizes écrira au sujet de sa rencontre avec Walter Firpo : « Notre amitié, fondée sur l’esprit, fut immédiate ». En 1929, les deux hommes exposent ensemble à la galerie des Peintres Modernes à Nice. Par la suite, en 1931, Walter Firpo séjourne à la communauté Moly-Sabata, justement fondée par son ami Albert Gleizes.

Néanmoins, cette amitié a été émaillée de disputes qui ont momentanément créé de la distance entre les deux hommes. En 1946, Walter Firpo renoue définitivement avec Albert Gleizes, jusqu’à la mort de ce dernier en 1953. En 1947, Firpo effectue une exposition avec Albert Gleizes, à laquelle s’ajoute aussi Max Papart.

Le précieux soutien de Matisse

Walter Firpo a rencontré Henri Matisse en 1930, en même temps qu’un autre peintre de l’époque : Giorgio de Chirico. Matisse apprécie l’oeuvre de Firpo et achète une de ses toiles aux enchères, à Nice en 1939. Matisse a écrit au dos du tableau « J’aime beaucoup cette oeuvre que j’ai achetée en 1939 ». Cette toile représente une chapelle.

En 1952, c’est la consécration pour Walter Firpo. Le peintre cubiste expose conjointement avec Henri Matisse. Ce dernier, déjà peintre accompli, déclare au peintre portoricain : « Je suis certain que vos œuvres harmonieusement expressives feront une jolie salle très appréciée. Je vois vos belles valeurs sur les murs chauffés par le soleil de Marseille »

Que peint Walter Firpo ?

Le peintre portoricain s’est particulièrement concentré sur des vues de paysages. On retrouve notamment de nombreuses vues de Provence (Haute-Provence, Lubéron, vallée du Rhône). Ces toiles cubistes au style inimitable mettent souvent en avant une maison dans la nature. Parfois il s’agit d’une vue de fenêtre.

Paysages cubistes colorés

On ressent pleinement l’apport du théoricien du cubisme et ami de Firpo, Albert Gleizes, dans ses toiles. Toutes les facettes des paysages sont mises en valeur dans une symphonie de couleurs. Plus rarement, Firpo peint des femmes qui lui servent de modèles, toujours dans un style cubiste. Mais, au cours de sa longue vie (98 ans), Walter Firpo a également connu d’autres périodes, focalisées sur d’autres sujets artistiques.

Toiles de port et période sacrée

De 1950 à 1953, Walter Firpo a résidé dans une communauté protestante. C’est aussi une période pendant laquelle il produit de l’art sacré. Pendant cette période, il peint notamment : La création du monde ; La lutte de Jacob et Le signe de Jonas

En 1968, Firpo réalise une exposition personnelle pour le musée de Boulogne-sur-Mer. Il s’agit d’une commande sur le sujet de la vie quotidienne de ce port de pêche de la Côte d’Opale. Il écrit à ce sujet : « J’ai considéré le port et son activité comme un système vibrant polarisé et oscillatoire qui pouvait se relier à la genèse même des formes ».

Certaines oeuvres restent néanmoins plus énigmatiques comme cette composition que nous vous présentons tout au bas de cette page.

Postérité de Walter Firpo

Walter Firpo s’est eteint à Créteil en 2002, à l’âge de 98 ans. C’est dans cette ville d’Île-de-France qu’il est mort, loin de la Provence qu’il a tant peinte, et loin de sa terre natale. Sa longévité exceptionnelle lui a permis de voir de son vivant ses toiles entrer dans les musées les plus prestigieux. Aujourd’hui, on peut contempler ses toiles au musée Cantini de Marseille (France), au musée d’Etat de Wuppertal (Allemagne) et au musée de Kobé (Japon).

Tout au long de sa vie, Walter Firpo a réalisé pas moins de 38 expositions (collectives et personnelles), la plupart en Provence (Nice, Marseille, Aix-en-Provence, Saint-Paul-de-Vence) mais aussi au Japon, aux Etats-Unis ou encore en Allemagne et en Italie. Néanmoins, il n’existe pas aujourd’hui de catalogue raisonné de l’artiste. Il n’y a jamais eu de rétrospective Walter Firpo. On peut donc se demander si le travail de ce peintre ne demeure pas sous-estimé, surtout en comparaison de ses illustres contemporains (Matisse, Gleizes, de Chirico)

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