Pierrette Bloch, une artiste franco-suisse de renom, a profondément marqué le monde de l’art abstrait grâce à son approche minimaliste unique. Connue pour son utilisation créative de matériaux simples et son attention aux détails, elle a laissé une empreinte indélébile dans l’art contemporain.
Biographie de Pierrette Bloch
Pour saisir au plus juste l’oeuvre de Pierrette Bloch, il faut découvrir la vie de cette femme, et le contexte aussi bien historique qu’artistique dans lequel a vécu l’artiste.
Enfance et éducation
Née à Paris en 1928, Pierrette Bloch a commencé à exprimer sa passion pour l’art dès son plus jeune âge. Elle fait partie de ces artistes qui ont été marqué par la seconde guerre mondiale dans leur enfance. Ainsi, Pierrette Bloch a vécu son adolescence dans la ville de Paris alors sous administration allemande. Ainsi, elle entreprend des études de droit après la guerre, avant de choisir de dédier sa vie à l’art.
Elle apprend le dessin et la peinture auprès de grands maîtres, qui fréquentaient le Paris de l’époque, notamment le quartier de Montparnasse. Il s’agit de Jean Souverbie, André Lhote ou encore Henri Goetz. Elle rencontre également Pierre Soulages, avec qui elle se lie d’amitié. Dans les années 1950 et 1960, elle connaît ses premières expositions, toujours à Paris. Mais, son oeuvre n’est pas assez originale et ce ne sont que des demi-succès.
Carrière et oeuvres marquantes
Au cours de sa carrière prolifique, Pierrette Bloch a créé une gamme diversifiée d’œuvres, des collages aux dessins en passant par les sculptures de fil de fer. Ses œuvres ont été exposées dans des institutions prestigieuses à travers le monde, comme le Musée d’Art Moderne de Paris (centre Georges Pompidou) et le Musée d’Art Contemporain de Bâle.
C’est à la fin des années 1960 qu’elle produit sa première série d’oeuvres d’art importantes. Ce sont des collages de papiers unis et déchirés. D’ailleurs, il faut le dire, les collages de Pierrette Bloch sont parmi les oeuvres de l’artiste franco-suisse qui sont le plus passés à la postérité.
Par la suite, elle a beaucoup travaillé l’encre de Chine sur papier, et les matières textiles. Ce sont ces dernières qui constituent encore aujourd’hui l’aspect le plus original de son oeuvre. Il n’est pas rare de retrouver ses fils de pêche, crin de cheval, fils en nylon, suspendus aux cimaises des musées d’Art moderne.
Elle a également travaillé l’encre noir sur isorel, dans des compositions qui ressemblent un petit peu à ce qu’a pu produire Pierre Soulages, qu’elle a personnellement fréquenté, en tant qu’artistes plasticiens français de la même génération. Voici ci-dessous une réalisation de Pierrette Bloch, que l’on peut retrouver au musée Fabre de Montpellier.
Ce qui est marquant quand on regarde rétrospectivement l’oeuvre de Pierrette Bloch, c’est la continuité. Contrairement à beaucoup d’artistes, on ne peut pas distinguer de période précise dans la vie de Pierrette Bloch. Tout semble linéaire, il n’y a pas de rupture. Elle avait d’ailleurs évoqué ce sujet dans un entretien donné à l’occasion d’une rétrospective de son oeuvre au musée Fabre de Montpellier, en 2009 : «Ma première exposition date de 1951, et il me semble que j’écris une histoire, qui ne s’achève pas. Commencé il y a longtemps, mon travail s’inscrit dans une continuité, rythmée de haut et de bas, mais inextinguible ».
Influence et héritage
La contribution de Pierrette Bloch à l’art abstrait a été reconnue à l’échelle internationale. Son influence se ressent encore aujourd’hui, tant dans l’œuvre des artistes contemporains que dans l’appréciation des amateurs d’art pour le minimalisme.
Pour ceux qui ont assisté à la rétrospective qui lui a été consacrée à Montpellier, on a l’impression que toute sa carrière a été dédiée à fabriquer des ronds, et ce avec le strict minimum. Pas de couleur. Toujours du noir sur du blanc, ou inversement du blanc sur du noir. Pierrette Bloch semble vouloir réduire ses ronds à leur strict minimum. Sa carrière tend vers l’épuration, un style de plus en plus abouti, vers la réduction de matière.
Néanmoins, elle a usé de différentes techniques, au fur et à mesure de sa carrière, pour représenter ses ronds. On pense à la peinture, et pour ceux qui connaissent son oeuvre, au fils de fer et fils en nylon, bien que son oeuvre soit trop souvent résumée à ces quelques matériaux.
La vie et l’œuvre de Pierrette Bloch continuent d’inspirer et d’émerveiller. Son approche unique de l’art et sa capacité à transformer des matériaux simples en chefs-d’œuvre abstraits restent un phénomène fascinant dans le monde de l’art contemporain.
Pierrette Bloch et la postérité : que reste-t-il de la plasticienne franco-suisse ?
Pierrette Bloch est décédée en 2017, à l’âge de 89 ans. Même si elle a connu le succès de son vivant, on peut dire qu’elle fait encore partie de ces générations de femme qui ont créé leur art dans l’ombre des hommes. Peu à peu, à l’occasion d’expositions féministes, son oeuvre est redécouverte et fait l’objet d’un regain d’intérêt partout à travers le monde. Et, plus spécifiquement où elle a vécu, c’est à dire en France et aux Etats-Unis.
Le musée Fabre a par exemple acquis une oeuvre de Pierrette Bloch en 2019, et d’autres collectionneurs ont mis en avant cette artiste dans leur collection personnelle, c’est le cas de Charles-Eric Simeoni qui a même fait donation d’une oeuvre de Pierrette Bloch au musée Ziem de Martigues. Une exposition au centre Pompidou en 2002 avait annoncé le début d’une vraie reconnaissance publique.
Oeuvres de Pierrette Bloch dans les collections publiques
L’oeuvre de Pierrette Bloch se retrouve dans les collections publiques américaines, notamment à Museum of Modern Art (MoMA) de New York, mais aussi au « Met » (Metropolitan Museum of New York). En France, les créations de Bloch sont très présentes, que ce soit au musée Fabre de Montpellier, au musée de Grenoble, à la Fondation Louis Vuitton, au centre Georges Pompidou (musée national d’Art Moderne) ou encore au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. Une oeuvre en fil est également présente au musée Ziem de Martigues.
Hors France et Etats-Unis, vous pouvez retrouver des oeuvres de Pierrette Bloch au MAMCO (Musée d’Art Moderne et Contemporain) de Genève, au musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel, au Fonds national d’Art Contemporain de Genève, au Stedeljik Museum d’Amsterdam ou au musée d’Eilat en Israël.
La présence de ses oeuvres en France est tout à fait naturelle puisque c’est le pays où elle est née, où elle a vécu et où elle a le plus exposé. En ce qui concerne les Etats-Unis, cela s’explique aisément par deux raisons : le fait qu’elle ait exposé dans ce pays, mais aussi la forte demande des Américains pour l’art contemporain, de façon plus large. Pour la Suisse, cela est lié à ses origines, puisque Pierrette Bloch dispose depuis sa naissance de la nationalité suisse.
Oeuvres de Pierrette Bloch en vente aux enchères
Les oeuvres de Bloch se retrouvent assez peu en salles des ventes. Et en ce qui concerne les prix, il est très difficile de vous donner une estimation. De par la grande diversité de sa production artistique, comme par la rareté des ventes, la côte de Pierrette Bloch est incertaine. Mais comptez au moins plusieurs dizaines de milliers d’euros pour acquérir une oeuvre.
