François Pinault, une collection inestimable

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Dans le monde de l’art contemporain, le nom de François Pinault ressort avec une notoriété indéniable. Collectionneur d’art passionné et mécène culturel, Pinault s’est hissé à un rang d’exception parmi les amateurs d’art du monde entier.

Qui est François Pinault ?

François Pinault est un nom de renom dans le monde du luxe et de l’art contemporain. Fondateur du groupe Kering, l’homme d’affaires français est également reconnu comme un collectionneur d’art passionné et un mécène culturel influent. Voici un portrait de cet homme au parcours exceptionnel.

Du groupe Pinault à Kering

François Pinault, né en 1936 en Bretagne, France, a commencé sa carrière dans le commerce de bois et de matériaux de construction. Il a ensuite diversifié ses activités dans les années 1980, créant le groupe Pinault, devenu par la suite le groupe Kering, un leader mondial du luxe. Mais au-delà de son succès dans les affaires, c’est aussi sa passion pour l’art qui a fait de lui une personnalité majeure.

Un entrepreneur à la tête d’une collection privée

En effet, François Pinault est l’un des plus grands collectionneurs d’art contemporain au monde. Sa collection personnelle, estimée à plus de 10.000 œuvres, inclut des pièces d’artistes de renom comme Damien Hirst, Jeff Koons, ainsi que de nombreux talents émergents.

François Pinault est un visionnaire. Son engagement envers l’art contemporain et sa volonté de partager cette passion avec le public ont fait de lui un acteur majeur dans le monde de l’art. Sa collection, toujours en évolution, est un témoignage de son dévouement à la promotion et à la découverte de nouveaux talents. Il a par ailleurs acheté la maison de vente aux enchères Christie’s, ce qui lui permet de se tenir au courant des actualités brûlantes du monde de l’art : des ventes à venir, et de l’évolution de côte des artistes d’hier et d’aujourd’hui.

C’est depuis 2005 que François Pinault se consacre pleinement à sa collection. Cette année-là, l’entrepreneur cède la direction de son groupe à son fils, François-Henri Pinault. Et, fait rare pour un entrepreneur, cette cession est totale. Il a alors le temps nécessaire pour se consacrer à sa collection d’art. C’est d’ailleurs en 2005 que François Pinault achète le Palazzo Grassi à Venise, premier musée qu’il fonde. 

Palazzo Grassi , siège de la collection François Pinault à Venise

Histoire de la Collection François Pinault

Son amour pour l’art a commencé dans les années 1970, lorsqu’il a acquis sa première œuvre d’art, une toile de Paul Sérusier en 1972. Il s’agit d’un artiste post-impressionniste issu de l’école de Pont-Aven.. Au fil des années, sa passion a évolué, passant d’un hobby personnel à une mission culturelle publique, et se concentrant sur l’art de la deuxième partie du XX ème siècle, en allant jusqu’à l’art actuel. Il est particulièrement connu pour ses achats audacieux et sa capacité à repérer les talents artistiques avant qu’ils ne deviennent populaires.

La recherche perpétuelle dans la nouveauté

C’est bien compliqué de résumer le sens de la collection de François Pinault. On pourrait ainsi parler de cette recherche perpétuelle de ce qui fait l’art dans la nouveauté, dans ce qui se crée. Au final, on peut donc résumer la collection François Pinault dans ces visites qu’il rend aux artistes, parfois très peu connus, mais pour lesquels il exprime un intérêt. Sa collection est ainsi très éclectique, mais ce qui est certain, c’est qu’il porte une grande attention aux artistes, équivalente à celle qu’il confère à leurs oeuvres. 

C’est ainsi qu’il est allé voir Damien Hirst, allant jusqu’à financer un projet qui n’avait pas encore vu le jour à hauteur de plus de 50 millions d’euros. Le marché de l’art murmure aussi que François Pinault a délaissé Jeff Koons qu’il estimerait davantage concentré sur les cocktails que sur son art. 

Sa collection compte ainsi de très nombreux artistes émergents, allant d’Adel Abdessemed à Tatiana Trouvé (qu’il a révélé en lui achetant une oeuvre pour le Palazo Grassi), Piotr Uklanski ou encore Maurizio Cattelan (qui a notamment dessiné une stèle funéraire pour le milliardaire breton lui-même). Martial Raysse, Bertrand Lavier, Raphaëlle Ricol, David Hammons… Autant de noms qui composent une collection très personnelle… En parallèle bien sûr de très grands noms de la peinture.

Une façon de choisir bien à lui

Quand on reprend l’histoire des acquisitions de François Pinault, on se rend compte qu’il n’agit pas en fonction d’une doxa. Mais il achète ses oeuvres de façon très personnelle. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé propriétaire d’une Ferrari accidentée, ce qui à l’époque avait fait couler beaucoup d’encre. 

Quand on lui évoque un artiste à ne pas acheter, François Pinault se sent obligé de découvrir son travail. Il y a une sorte de boulimie, une peur de passer à côté du prochain Picasso dans l’approche du collectionneur breton. 

Mais comment choisit-il ses acquisitions ? Il a répondu à cette question ainsi dans les colonnes du journal Le Monde : « Quand cela me donne la chair de poule, que cela me procure des émotions, quand jai les larmes qui me montent aux yeux, cest cela la mesure, Si cest beau mais que cela vous laisse froid, c’est mauvais signe. »

Evolution de la collection François Pinault aujourd’hui

Aujourd’hui, le collectionneur breton poursuit sa politique d’acquisition. Il est accompagné pour cela par un certain nombre de conseillers, qui se renseignent en amont sur les artistes émergents, et effectuent une veille sur tout le secteur de l’art contemporain. 

Ce sont également eux qui s’occupent d’organiser pour François Pinault des visites privées des galeries et ateliers d’artistes qu’il souhaite découvrir avant d’acheter. Il se déplace dans le monde entier pour se tenir informé et visualiser par lui-même les nouvelles oeuvres.

 Mais, bon nombre de ses visites ont lieu à New York, coeur battant de l’art contemporain mondial. Le milliardaire français y possède même un somptueux appartement dans Manhattan, qui lui permet de séjourner sur place quand il rend visite aux artistes et galeristes, pour découvrir leur travail.

Une collection qui s’est professionnalisée

La collection François Pinault, c’est désormais pas moins de trois institutions muséales. Nous sommes loin du collectionneur qui cultive la solitude avec ses oeuvres. Alors, pour la gérer, François Pinault a su s’entourer d’une équipe de haut niveau. 

Aujourd’hui, la collection François Pinault compte comme directeur l’ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon. Mais aussi Martin Béthenod, ancien directeur de cabinet de M. Aillagon, qui dirige aujourd’hui la Bourse de Commerce de Paris. Ou encore Sylvain Fort, ancien conseiller politique d’Emmanuel Macron. Viennent aussi Caroline Bourgeois, curatrice d’art réputée, ou Matthieu Humery, spécialiste photo qui a fait ses armes chez Christie’s.

Que comprend la collection d’art de François Pinault ?

La collection d’art de François Pinault est aussi diversifiée que spectaculaire, allant des œuvres d’artistes reconnus comme Jeff Koons et Damien Hirst, à des créations d’artistes émergents. Sa collection est un véritable hommage à la diversité et à l’innovation de l’art contemporain.

Estimation de la collection François Pinault

Aujourd’hui, la collection d’art de François Pinault est estimée par le magazine Challenges à 1,5 milliard d’euros. Mais, l’homme d’affaires breton n’a jamais commenté ce chiffre. Il faut avouer que le fait de conserver ses oeuvres au sein d’une société permet de ne pas divulguer ni le montant de la collection, ni l’inventaire de celle-ci, et encore moins la liste des nouvelles acquisitions ainsi que leur montant.

La collection François Pinault aurait été beaucoup plus transparente si elle avait pris la forme juridique d’une fondation, ou d’un fonds de dotation. Le choix d’une société permet à M. Pinault de ne dévoiler que ce qu’il souhaite. Un choix discret quand on sait que chaque acquisition du mécène breton est scrutée de près, tant son nom s’est imposé comme une référence parmi les collectionneurs d’art contemporain.

François Pinault assume ce choix de société privée. Il a notamment déclaré dans la presse : « Je ne crée pas de fondation parce qu’il n’y a aucune raison de faire payer la collection au contribuable ». Le statut de fondation (comme l’a choisi Bernard Arnault avec la fondation Louis Vuitton) permet également aux donateurs de défiscaliser une partie du montant de leurs dons, pouvant aller jusqu’à 66%.

Plus de 10.000 oeuvres achetées

A ce jour, les derniers chiffres que nous possédons font état de 10.000 oeuvres achetées, pour 130 qui ont été revendues. C’est un ratio élevé, qui montre que François Pinault n’est pas seulement un homme d’affaires, mais bel et bien un collectionneur qui souhaite créer un ensemble artistique, et laisser sa trace dans le monde de l’art contemporain.

La volonté de partager sa collection au plus grand nombre

François Pinault est une figure clé dans l’art contemporain, ayant façonné le paysage culturel en créant deux musées à Venise, le Palazzo Grassi et la Punta della Dogana, plus connue en France sous le nom de Pointe de la Douane. Ces institutions ont permis de mettre en lumière des artistes contemporains du monde entier, et ont servi de plateforme pour les nouveaux talents de l’art moderne.

En 2020, Pinault a réalisé un rêve de longue date en ouvrant la Bourse de Commerce – Pinault Collection à Paris, un espace dédié à l’exposition de sa collection privée. Ce musée, situé dans un bâtiment historique magnifiquement rénové, est devenu un lieu incontournable pour les amateurs d’art du monde entier.

Nous allons maintenant aborder ces projets plus en détails. Néanmoins, ce n’est pas parce que François Pinault possède trois musées qu’il a choisi de limiter sa collection à ses espaces. Le collectionneur a déjà réalisé plusieurs expositions hors-les-murs de sa collection, notamment à Rennes, capitale de la Bretagne, région dont il est originaire.

Les musées de François Pinault à Venise

En 2005, François Pinault achète son premier bâtiment destiné à devenir un musée : le Palazzo Grassi à Venise. C’est un monument historique, construit au XVIII ème siècle, en bordure du Grand Canal. C’était déjà un lieu d’exposition depuis 1985, sous la houlette d’un autre milliardaire : le président et héritier de FIAT, Giovanni Agnelli.

Inauguré en 2006, cet espace d’exposition vénitien s’est ensuite agrandi à deux reprises. Premièrement, en 2009 avec l’acquisition de la Pointe de la Douane (bâtiment qui était également convoité par la fondation Peggy Guggenheim). Puis, en 2013, François Pinault a fait rénover le Teatrino, bâtiment annexe au Palais Grassi. Le projet a été mené par l’architecte japonais Tadao Ando. 

La Bourse de Commerce de Paris

En mai 2021, la bourse de commerce de Paris a enfin ouvert au public, après une année marquée par la pandémie mondiale de Covid-19. Pour François Pinault, c’est l’aboutissement de sa vie de collectionneur. Cet ancien bâtiment économique, situé dans le quartier des Halles, au coeur de la capitale, est devenu son musée. 

Lors d’une interview au journal Le Monde, l’industriel breton a pudiquement déclaré “J’aurai aimé que tout cela arrive plus tôt”. Avec cette phrase, le collectionneur ne fait pas référence à la pandémie de Covid qui a immobilisé le pays. Mais plutôt à son projet 20 ans plus tôt de musée sur l’Île Seguin, à Boulogne-Billancourt, à l’emplacement de l’ancienne usine Renault qui venait d’être fermée. A l’époque, le projet n’avait jamais vu le jour à cause de l’opposition des riverains et du monde ouvrier qui voyait d’un mauvais oeil une usine transformée en musée par un milliardaire. C’est pour cette raison que François Pinault est parti ouvrir des musées à Venise, sans jamais vraiment oublier son rêve de musée parisien.

Bourse de commerce de Paris, où trône la collection François Pinault

C’est donc dans ce lieu monumental qu’est la Bourse de Commerce de Paris que François Pinault a décidé de montrer au public sa collection. Plus qu’un simple musée, il s’agit d’y exposer les oeuvres qu’il a achetées au fur et à mesure des années. Ainsi, c’est même lui qui a entièrement dirigé la première exposition, nommée “Ouverture”. Il s’agissait de présenter au public français le côté éclectique de la collection d’art contemporain de Pinault. On y trouvait des stars évidemment, comme Jeff Koons, mais aussi des artistes français moins connus, ou des figures de l’arte povera. 

Conclusion

En conclusion, François Pinault est bien plus qu’un simple collectionneur d’art : il est un défenseur passionné de l’art contemporain. Sa vision audacieuse et son dévouement à la culture font de lui une figure marquante dans le monde de l’art.

Il reste à voir quelles nouvelles découvertes artistiques attendent François Pinault dans les années à venir. Une chose est certaine : son héritage en tant que collectionneur d’art passionné continuera à influencer et à inspirer le monde de l’art contemporain pour les générations futures.